Les entreprises sont quotidiennement soumises à des contrôles encadrant leurs activités. Dans le contexte de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT), la législation s’est fortement étoffée ces dernières années.
Il en résulte un alourdissement des sanctions encourues et une complexification des procédures d’identification et d’évaluation des tiers. Ce qui nécessite d’utiliser des outils adaptés, optimisés pour répondre à ces nouvelles exigences en matière de « due diligence ». Infolegale a développé son offre compliance pour répondre à cette double exigence : identifier les tiers et leurs bénéficiaires effectifs pour évaluer le risque à entrer en relation avec eux, ou poursuivre celle-ci le cas échéant. Infolegale vous propose de faire le point sur la définition et la réglementation du dispositif LCB-FT.
LCB-FT Définition : Les attentats du 11 septembre 2001 marquent un réel tournant dans la nécessaire mise en œuvre des dispositifs pour prévenir le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT). Intimement liés, ces actes interviennent à des moments spécifiques :
Le financement d’actes terroristes constitue le fait de fournir des fonds susceptibles d’être utilisés dans le cadre d’activités criminelles.
Le blanchiment de capitaux, quant à lui, consiste à masquer l’origine d’une somme d’argent acquise de manière illégale en la réinjectant dans le système économique mondial. Il est structuré en trois étapes :
La corruption est un tout autre phénomène. Elle peut avoir des enjeux politiques et atteindre la bonne gestion des deniers publics ou peut concerner des intérêts privés et engendrer des effets négatifs sur l’économie. La corruption produit le même effet qu’une taxe sur la production. La lutte contre la corruption a donc des effets positifs sur l’activité économique
y compris dans les pays développés (Voir La lettre Trésor-Eco n°180).
Le secteur bancaire et celui des assurances français et international sont assujettis à diverses mesures de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement d’actes terroristes, dans la réglementation LCB-FT. Ainsi, les banques, sociétés financières de crédit, assureurs, mutuelles, entreprises d’investissements et organismes de placements collectifs, professionnels de l’immobilier et avocats sont soumis à des obligations légales de connaissances clients listées dans l’article L561-2 du Code Monétaire et Financier :
Enfin, cette lutte pour faire valoir les principes législatifs en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme s’appuie sur deux acteurs pour les entreprises financières :
La loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique, dite loi « Sapin 2 », répond à plusieurs constats relatifs aux faiblesses du dispositif français, tout comme la réglementation LCB-FT.
Son article 17 impose 8 mesures et procédures devant être mises en œuvre par les dirigeants des sociétés et établissements publics industriels et commerciaux répondant à 3 critères :
Environ 1 500 grandes entreprises sont donc concernées par ce dispositif.
Encadrées par la loi Sapin II et le code pénal français ainsi que par le dispositif LCB-FT, elles se doivent désormais d’appliquer des mesures de vigilance en fonction de l’évaluation des risques représentés par leurs activités.
En terme de sanction, les établissements financiers et les entreprises n’étant pas soumises à la même réglementation, les sanctions diffèrent.
Entreprises financières :
Pour les professionnels du secteur bancaire, c’est à L’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) qu’il faut se référer. Intégrée à la Banque de France, l’institution veille à la stabilité du système financier et à la protection des clients. Elle est en capacité de prendre des mesures de police administrative et des sanctions. Dans les cas les plus à risque (défaut de vigilance, carence dans l’organisation du dispositif de contrôle…) elle peut :
Les sanctions sont infligées par la Commission des sanctions. Composée de magistrats et de professionnels, la commission dispose d’une totale autonomie de décision. A la différence de l’ACPR qui organise des poursuites, la Commission des sanctions instruit des procédures disciplinaires et prononce des sanctions pécuniaires.
Des sanctions pécuniaires de plus de 100 millions d’euros peuvent aussi être prononcées (article L.612-39 et L.612-41 du code monétaire).
En termes de lutte contre le blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme (LCB-FT), de gel des avoirs et des contrats d’assurance sur la vie non réglés, un plafond alternatif de 10% du chiffre d’affaires annuel net est prévu pour la plupart des catégories d’organismes assujettis (article L.561-36-1, IV du code monétaire et financier).
Dans ce domaine, une sanction pécuniaire de 5 millions d’euros peut également être prononcée à l’encontre des dirigeants effectifs et des personnes ayant la responsabilité directe et personnelle de la mise en œuvre du dispositif LCB-FT (lutte contre le blanchiment et financement du terrorisme). Enfin, les décisions prises par la Commission des Sanctions peuvent faire l’objet d’un recours.
Selon la réglementation LCB-FT, c’est à l’Agence Française Anticorruption (AFA) qu’elles doivent se référer. Chargée de prononcer des peines mentionnées au IV de l’article 17, elle est composée de 6 membres :
En cas de manquement constaté dans le dispositif LCB-FT, l’AFA communique le rapport de contrôle à l’entité concernée et la met en demeure de présenter des observations écrites dans un délai de deux mois. A l’expiration de ce délai, elle peut décider de livrer un avertissement ou de saisir la commission des sanctions.
En cas de saisie de la commission nationale des sanctions, les sanctions sont les suivantes :
Par ailleurs, le procureur de la République a la faculté de proposer à une personne morale – à l'exclusion des personnes physiques par conséquent – mise en cause pour des faits de corruption :
La première convention judiciaire d’intérêt public (CJIP) a été signé le 30 octobre 2017 entre HSBC Private Bank Suisse SA et le parquet national financier (PNF).
En signant la convention, la banque s’est engagée à verser une amende record de 300 millions d’euros au Trésor public.
Institution indépendante chargée depuis 2014 de sanctionner les manquements commis par les professionnels ne respectant pas leurs obligations en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT), la Commission nationale des sanctions (CNS) a observé une hausse de 46% des sanctions infligées aux professionnels en 2019, soit un total de 158 sanctions (depuis 2014, début de son activité, la CNS a prononcé 1 145 sanctions). Le bilan 2019 confirme la montée en puissance de ces sanctions :
Ces sanctions montrent la rigueur de la réglementation LCB-FT et l'engagement des autorités à maintenir l'intégrité du système financier.
Le contexte législatif impose aux professionnels de surveiller et de connaître parfaitement leurs clients afin d’éviter les risques d’infraction au code pénal, notamment en ce qui concerne les délits liés au blanchiment d’argent et au financement d’actes terroristes. En cela, il est important voire nécessaire de mettre en place des mesures dites de due diligence. Concept anglo-saxon, la due diligence permet à un futur acheteur de connaître de façon précise la situation d’une entreprise avant de se prononcer sur sa transaction. Cette connaissance passe par trois points fondamentaux :
Dans cette optique, deux options s’offrent à vous :
Infolegale a développé son offre compliance afin de répondre simplement pour tous les collaborateurs impliqués dans les démarches conformité à cette triple exigence : identification et évaluation des tiers et leurs bénéficiaires effectifs, déterminer et identifier les risques en matière de corruption et de blanchiment à travailler avec eux et vérifier leur honorabilité.
A retenir :
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