- Infolegale
- 22/11/24 11:46
- 24 min.
En France, une faillite d’entreprise sur quatre est due aux impayés. Il s’agit de la cause principale des impayés pour les PME.
Dans ce contexte, la vérification de la solvabilité de ses partenaires commerciaux est un enjeu majeur pour toutes les sociétés françaises.
On peut distinguer deux grandes catégories d’impayés : ceux subits à la suite d’une défaillance d’un tiers et ceux prémédités par un fraudeur. Il est donc primordial de savoir comment adopter les bons réflexes face à ces deux types d’impayés.
Impayés en France : état des lieux
Les impayés correspondent aux créances qui n’ont pas été réglées à la date d’échéance. S’ils ne constituent pas toujours un risque de non-paiement à terme, ceux-ci peuvent entraîner des conséquences graves pour l’entreprise créancière, comme le confirment les chiffres de 2023 post COVID-19.
Les chiffres-clés sur les impayés en France
D’après plusieurs études, on constate en 2023 une recrudescence des retards de paiement.
Rapport annuel de l’Observatoire des délais de paiement (2023)
Voici les chiffres provenant du rapport annuel publié par la Banque de France en 2023 :
- 46% des entreprises constatent une augmentation de leur DSO, contre 38% en 2022 et 21% en 2021 ;
- 12 ,6 jours en moyenne de retard de paiement au dernier trimestre contre 11,7 en 2022 ;
- + de 17 jours de retard pour l’Ile-de-France et + de 13 jours pour la région Provence-Alpes-Côte-D’Azur ;
- plus de 50% des grandes entreprises dépassent les délais de paiement impartis ;
- 8,3% des entreprises présentent des retards de plus de 30 jours, contre 7,2% en 2022 ;
- 15 milliards d’euros de perte de trésorerie potentielle pour les PME sont imputables aux retards de paiement ;
- environ 50% des entreprises payent leurs fournisseurs à l’heure contre 1/3 pendant la crise sanitaire.
Les chiffres susmentionnés montrent une nette ascension des retards de paiement en France en 2023.
Chiffres de la Fédération Nationale de l’Information d’Entreprise et de la Gestion des Créances (FIGEC)
En complément, voici les chiffres publiés par la FIGEC en 2023 :
- 800 milliards d’euros de crédits inter-entreprises ;
- 56 milliards d’euros passés chaque année en perte pour créances impayées ;
- 300 000 emplois menacés par an ;
- 90% des entreprises débitrices en réalité solvables ;
- 130 millions d’euros de stock de prêts non performants détenus par les banques (NPL).
Une nouvelle fois, les chiffres évoqués permettent de se rendre compte de l’importance, aujourd’hui, et ce pour toutes les entreprises, de mettre en place des process pour juguler l’impact de la défaillance de leurs tiers afin de garantir leur pérennité.
Le saviez-vous ? Les chiffres clés des défaillances en France en 2024 En 2024, plus de 45 000 entreprises sont déjà tombées en défaillance. Au vu des tendances actuelles, nos experts projettent un volume de près de 63 000 défaillances d’ici au 31 décembre. 90% des entreprises défaillantes sont des PME. Les 3 secteurs d’activité les plus touchés sont le commerce, la construction et le CHR. L’immobilier est le secteur d’activité enregistrant la plus grande hausse de défaillances : +46% en 2024. Pour en savoir plus sur l’état des lieux des défaillances en 2024, rendez-vous sur le replay de notre table ronde Solvabilité pendant les Rencontres Infolegale 2024 ! |
Les impayés en France, des conséquences considérables sur les entreprises
À présent qu’un état des lieux des derniers chiffres connus a été fait, il convient d’aborder concrètement les conséquences des impayés sur les entreprises françaises.
Des conséquences générales
Globalement, l’augmentation des retards de paiement s’est fait ressentir en 2023. 57 729 défaillances ont été enregistrées, soit une hausse de 36% par rapport à l’année précédente. Or, d’après la FIGEC, 25% des procédures collectives seraient dues à des retards ou à des défauts de paiement.
L'évolution des défaillances d'entreprises - Infolegale - Rencontres Infolegale 2024
Selon l’Observatoire des délais de paiement, aucun secteur ne semble épargné par les impayés. En revanche, des secteurs s’avèrent plus touchés que d’autres, comme la construction ou le négoce. C’est d’ailleurs dans ce dernier que l’effet « cascade » de dépassement des délais se fait le plus ressentir. Ainsi, une entreprise sur deux du commerce de gros constatait un allongement de son DSO fin 2023.
L’allongement des délais de paiement et les retards seraient la cause principale de ces difficultés qui se répercutent et se traduisent notamment par une baisse générale de l’activité. Certains comportements de paiement sont ainsi responsables de la pression exercée sur les trésoreries, de même que de l’effet « boule de neige » que tout cela crée.
Des conséquences individuelles
Au niveau de l’entreprise, les impayés peuvent entraîner plusieurs conséquences financières :
- Impact sur la marge qui doit être compensé par un fort accroissement de l’activité ;
- Problèmes de liquidité et de trésorerie entraînant des retards de paiement répercutés à ses propres fournisseurs, difficultés à payer ses employés, ses charges, …
- Frais financiers et bancaires additionnels, alourdissement des charges financières (recours à des sources de financement supplémentaires, niveau de risque à la hausse réajusté par la banque, tarifs et accès au crédit durcis, …) ;
- Pertes indirectes liées aux ressources mobilisées pour le recouvrement et non pour l’activité principale.
Les impayés peuvent également influencer les opérations et entraîner une détérioration de la réputation et du climat interne de l’entreprise :
- Retards de livraison ;
- Ruptures de stock ;
- Problèmes de planification ;
- Baisse de qualité ;
- Satisfaction clients altérée ;
- Licenciements économiques ;
- Etc, …
Autrement dit, les impayés peuvent donc avoir des conséquences très lourdes pour les entreprises qui les subissent. Dans le contexte économique actuel, il est impératif de prendre des mesures adaptées afin de limiter le risque. L’objectif est d’anticiper, prévenir et, à défaut, de gérer les retards de paiement efficacement.
La solvabilité d’une entreprise : pourquoi la vérifier permet-elle de prévenir les impayés ?
Ainsi qu’évoqué précédemment, il existe un effet de « cascade » de la défaillance d’entreprise. En effet, une entreprise confrontée à la cessation de paiement de l’un ou plusieurs de ses clients peut voir sa trésorerie et son organisation globale bouleversées. Les difficultés s’enchaînent jusqu’à la faillite. Pour cette raison, vérifier la solvabilité d’un prospect en amont de l’échange commercial constitue une protection puissante contre les impayés. Les entreprises peuvent de ce fait anticiper les risques et prendre des décisions adéquates : renoncer à une relation d’affaires trop risquée, adapter certaines clauses contractuelles, demander un acompte, …
La surveillance solvabilité de clients déjà existants s’avère, par ailleurs, tout aussi indispensable. La santé d’une entreprise n’est effectivement pas toujours linéaire. Des évènements ou encore un contexte dégradé, peuvent perturber la situation financière d’une société et augmenter son risque d’insolvabilité.
La vérification de la bonne santé financière de ses fournisseurs est également nécessaire pour se prémunir au maximum des risques d’impayés. Une mauvaise situation financière côté fournisseur peut entraîner :
- des retards de livraison ;
- une incapacité à tenir les engagements pris (délais de livraison, qualité des produits/services, ...) ;
- Etc, ...
Les entreprises les plus touchées par ces risques sont les TPE/PME : leur trésorerie moins importante risque de subir une plus forte pression en cas de retard de paiement. De plus, le nombre limité de clients les rend plus vulnérables à l’insolvabilité.
Les données permettant de vérifier la solvabilité d’une entreprise
Quelques actions simples permettent de vérifier la solvabilité des prospects, clients et fournisseurs pour se prémunir contre le risque des impayés :
- Consulter les sources d’informations pertinentes sur les entreprises, leurs dirigeants et leurs comportements de paiement (informations légales, financières, capitalistiques et réputationnelles).
- Utiliser des indicateurs financiers appropriés pour connaître la solvabilité des entreprises (scoring client, scoring fournisseur, indice de solvabilité, DSO, …).
- Surveiller les évènements légaux et analyser tout changement concernant les partenaires d’affaires.
- Sensibiliser ses équipes pour réagir à la première détection de signaux faibles.
- Utiliser des outils performants qui permettent d’automatiser toutes les tâches essentielles à la vérification de la solvabilité des tiers.
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Qu’en est-il des impayés prémédités et de la fraude ?
Selon le baromètre Euler Hermès/DFCG 2022, deux entreprises françaises sur trois ont été victimes d’au moins une tentative de fraude. Ainsi, les impayés prémédités constituent un danger croissant pour les entreprises. Ce type d’impayé entraîne les conséquences les plus lourdes : impossibilité de retrouver les fraudeurs, d’intenter un procès, de recouvrer les sommes. Les impayés se transforment en créances douteuses, voire irrécouvrables, ce qui peut nuire fortement à la réputation d’une entreprise.
Dans ce contexte, la fraude et les impayés causé par des sociétés fantômes et des cas d’usurpation d’identité constitue une menace de plus en plus pesante sur la trésorerie des entreprises.
Fraude et impayés par usurpation d’identité
Dans le cas d’une fraude par usurpation d’identité, l’escroc prend l’identité d’un fournisseur, d’un dirigeant ou d’une administration afin de soutirer de l’argent à l’entreprise par virement bancaire. Généralement, il s’agit d’usurpation d’identité numérique obtenue, par exemple, à la suite d’une fuite de données ou à la suite d’un hameçonnage. D’après la FIGEC, 80% des entreprises qui ont perdu leurs données informatiques lors d’une cyberattaque font faillite dans l’année qui suit.
L’usurpation d’identité peut prendre plusieurs formes :
- Le faux ordre de virement international ou « fraude au président » - usurpation de l’identité du dirigeant, président, DAF, … L’escroc se fait passer pour un décisionnaire et demande à un collaborateur d’effectuer un virement bancaire à un tiers de toute urgence.
- La fraude fournisseur – le fraudeur invite à changer ses coordonnées bancaires via un message ressemblant à ceux du fournisseur ou de l’interlocuteur habituel (logo, coordonnées, charte graphique, …).
- La fausse facture – création de fausses factures invitant l’entreprise à les régler sur un compte frauduleux.
- L’escroquerie au système d’information – l’arnaqueur se fait passer pour un responsable informatique ou pour l’éditeur du logiciel de comptabilité pour ainsi contrôler l’un des postes informatiques de la comptabilité.
- L’usurpation de l’identité d’une administration fiscale pour réclamer des virements d’argent.
Le cas des sociétés fantômes
Les sociétés fantômes ou coquilles vides sont des entreprises avec une existence légale, mais qui n’ont aucune ou peu d’activité commerciale réelle. Elles sont créées, parfois réactivées pour frauder auprès d’entreprises, de personnes ou de l’État via :
- Le vol de marchandises ;
- Le détournement de fonds publics ;
- L’encaissement d’acompte (sans volonté de réalisation des travaux).
Sans les outils adaptés, ces entreprises sont difficilement détectables. En effet, les informations permettant de détecter ces sociétés frauduleuses sont peu accessibles en source libre. C’est pourquoi il est judicieux de se tourner vers une solution telle que Infolegale.
Lutter contre les impayés prémédités, comment faire ?
Les impayés prémédités peuvent causer de graves difficultés financières. Le non-paiement d’une facture, d’autant plus lorsque la créance est irrécouvrable, entraîne des retards de paiement auprès de ses propres fournisseurs, des problèmes de trésorerie et une détérioration des relations commerciales.
Pour savoir si une entreprise est frauduleuse, voici quelques conseils :
- Effectuer des vérifications approfondies sur les entreprises et leurs antécédents : existence légale, adresse physique, enregistrement, activité réelle, historique, identité des dirigeants, …
- Utiliser des outils spécialisés dans la vérification des entreprises et la fraude.
- Sensibiliser l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise aux conséquences d’une fraude en B2B.
- Former les équipes à détecter et signaler des activités suspectes.
- Vérifier les informations ou demandes suspectes par ses propres canaux habituels
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